Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 4.djvu/516

Cette page n’a pas encore été corrigée
502
NOTES


mauvaises lois ont ensuite empêché l’Espagne de profiter des avantages qu’elle eût dû retirer de ses colonies. Montesquieu n’avait aucune connaissance des principes politiques relatifs à la richesse, aux manufactures, aux finances, au commerce. Ces principes n’étaient point encore découverts, ou du moins n’avaient jamais été développés, et le caractère de son génie ne le rendait pas propre aux recherches qui exigent une longue méditation, une analyse rigoureuse et suivie. Il lui eût été aussi impossible de faire le traité des richesses de Smith, que les principes mathématiques de Newton. Nul homme n’a tous les talents ; ce que ne veulent jamais comprendre, ni les enthousiastes, ni les panégyristes.

Séparateur


MORT (SUR LA PEINE DE) [1].


Depuis l’avènement d’Elisabeth, on n’a puni de mort en Russie qu’un très-petit nombre de personnes dont on a jugé que la vie pouvait être dangereuse. L’empereur vient d’abolir la peine de mort dans ses États. Dans ceux du roi de Prusse, l’assassinat est le seul crime capital, du moins parmi les délits civils. Avouons que, dans ce prétendu siècle de corruption et de délire, la raison et l’humanité ont pourtant gagné quelque chose. Croirait-on que dans la canaille de la littérature française, il s’est trouvé quelques hommes assez imbéciles et assez lâches

  1. Voltaire, tome XLV, p. 279.