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SUR VOLTAIRE.


et du marc d’argent, et que les divisions de la livre numéraire et celles du marc d’argent eussent entre elles des rapports exprimés par des nombres entiers et ronds. L’usage contraire a concentré entre un petit nombre de personnes la connaissance de la valeur réelle des monnaies, et, dans tout ce qui a rapport au commerce, toute obscurité, toute complication est un avantage accordé au petit nombre sur le plus grand. On pourrait joindre à l’empreinte, sur chaque monnaie, un nombre qui exprimerait son poids ; et sur celles d’argent (voyez n° I), sa valeur numéraire.

3° A faire les monnaies d’un métal pur : 1° parce que c’est un moyen de faciliter la connaissance du rapport de leur valeur avec celui des monnaies étrangères, et de procurer à sa monnaie la préférence dans le commerce sur toutes les autres ; 2° parce que c’est le seul moyen de parvenir à l’uniformité du titre des monnaies entre les différentes nations ; uniformité qui serait d’un grand avantage. L’uniformité dans un seul État s’établit pai- la loi ; elle ne peut s’établir entre plusieurs que lorsque la loi ne s’appuie que sur la nature, et ne fixe rien d’arbitraire.

4° A ne prendre de profit sur les monnaies, que ce qui est nécessaire pour faire la dépense de leur fabrique. Cette fabrique a deux parties : les opérations nécessaires pour préparer le métal à un titre donné, et celles qui réduisent le métal en pièces de monnaies. Ainsi on rendrait, pour cent marcs d’argent en lingots, cent marcs d’argent monnayé, moins le prix de l’essai, et celui de leur conversion en