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NOTES


toutes ces inventions nuisibles ou ridicules, dont une monarchie peut sans doute se passer.

L’auteur de cette note prend la liberté d’assurer ses lecteurs, s’il en a, qu’en plaidant la cause du bonheur du peuple contre la vanité des nobles, ce ne sont point du tout ses intérêts qu’il défend ici.

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MONARCHIES.


Sur l’opinion de Voltaire, que les particuliers sont taxés avec moins de disproportion dans les républiques que dans les monarchies [1].


Avouons que s’il y a quelques républiques où l’on fasse semblant de consulter la nation, il n’y en a peut-être pas une seule où elle soit réellement consultée.

Avouons encore qu’en Angleterre, à l’exemption près de tout impôt personnel, il y a dans les taxes autant de disproportion, de gênes, de faux frais, de poursuites violentes, que dans aucune monarchie. Avouons, enfin, qu’il est très-possible que, dans une république, le corps législatif soit intéressé à maintenir une mauvaise administration d’impôts, tandis qu’un monarque ne peut y avoir aucun intérêt. Ainsi le peuple d’une république peut avoir à craindre, et l’erreur, et la corruption de ses chefs, au lieu que les sujets d’un monarque n’ont que ses erreurs à redouter.

  1. Voltaire, tome XXXIX, p. 283.