Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 4.djvu/503

Cette page n’a pas encore été corrigée
489
SUR VOLTAIRE.


cret se trouve décrit dans les Mémoires de l'académie des sciences de Paris, 1757 ; mais il n’est pas sûr que ce soit exactement le même que celui des prêtres.

Espérons qu’un archevêque de Naples aura quelque jour assez de véritable piété et de courage, pour avouer que ses prédécesseurs et son clergé ont abusé de la crédulité du peuple, pour révéler toute la fraude, et en exposer le secret au grand jour.

Il est bon de savoir que, si le miracle est retardé, il arrive souvent que le peuple s’en prend aux étrangers qui se trouvent dans l’église, et qu’il soupçonne d’être des hérétiques. Alors ils sont obligés de se retirer, et quelquefois le peuple les poursuit à coups de pierres. Il n’y a pas quinze ans que M. le prince de S. et M. le comte de C. essuyèrent ce traitement, sans se l’être attiré par aucune indiscrétion.

Séparateur


MONADES (SUR LE SYSTÈME DES) [1].


Ce qu’on appelle le système des monades est, à plusieurs égards, la manière la plus simple de concevoir une grande partie des phénomènes que nous présente l’observation des êtres sensibles et intelligents. En supposant en effet à tous les êtres une égale capacité d’avoir des idées, en faisant dépendre toute la différence entre eux de leurs rapports avec les autres objets, on conçoit très-bien comment il peut se produire à chaque instant un grand nombre

  1. Voltaire, tome XXX, p. 118.