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NOTES


MAZARIN (LE CARDINAL).


Pourquoi il fit plus de bien au royaume lorsqu’il y était persécuté, que dans la tranquillité d’une puissance absolue[1].


C’est que Mazarin avait des talents pour la politique extérieure, et qu’il n’avait ni talents, ni lumières pour l’administration ; c’est qu’un ministre ne peut guère avoir, dans les négociations, d’autres intérêts que ceux du peuple qu’il gouverne, au lieu que dans le gouvernement intérieur, il peut en avoir de tout opposés ; c’est, enfin, que l’art de négocier ne suppose que certaines qualités de l’esprit et du caractère, communes à tous les pays et à tous les siècles, au lieu que la science de l’administration suppose des principes qui n’existaient pas encore dans le siècle de Mazarin.

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MENDIANTS [2].


Dans tous les pays où, par l’effet des mauvaises lois, une grande partie des habitants n’a ni propriété foncière, ni capitaux, la société est nécessairement affligée de ce fléau. Il est bon, sans doute, qu’il y ait des maisons où l’on offre du pain à ceux qui ne peuvent gagner leur vie, en les assujettissant à un travail qu’ils soient capables de faire ; mais ces asiles

  1. Voltaire, tome XX, p. 313.
  2. Voltaire, tome XLV, p. 270.