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NOTES


vertu ait pu lui échapper. Mais Juvenel avait également sauvé Debar, l’un des généraux du duc de Bourgogne, le même qui, avec Chatelus et l’Isle-Adam, s’étaient rendus si célèbres par leurs pillages, leurs exactions et leurs cruautés. Debar avertit Juvenel de se sauver.

On ne parle plus de lui après cette époque. Ses services furent récompensés dans ses enfants. L’un fut chancelier ; un autre, archevêque de Reims, a donné une histoire de ces temps malheureux, où il y a plus de patriotisme et moins de superstition qu’on ne devait en attendre. Il a le courage de louer son père de ce qu’il avait osé dire contre les prétentions du clergé.

Cette famille est éteinte ; les deux dernières héritières se sont alliées dans les maisons de Harville et de Saint-Chamans du Pesché.

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LA BARRE.


Sur la condamnation de ce chevalier [1].


Il n’existait aucune loi en France d’après laquelle on pût condamner le chevalier de la Barre ; et ce qui le prouve, c’est que, depuis vingt ans, aucun des membres du tribunal que cet arrêt a couvert d’opprobre, n’a osé la citer ; mais il est vrai qu’ils en ont supposé l’existence, ce qui prouve ou une ignorance honteuse de la législation, ou un fanatisme porté jusqu’à la démence.

  1. Voltaire, tome LXV, p. 341.