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SUR VOLTAIRE.


pour cause que l'imprudente trahison du duc de Bourgogne, qui voulait profiter de la faiblesse du dauphin pour le forcer de le suivre, et la haine violente que lui portaient d’anciens serviteurs du duc d’Orléans, qui saisirent ce prétexte pour le tuer.

Nos historiens ont presque tous accusé le dauphin et du Châtel, parce que, si on en excepte Juvenel des Ursins, tous les historiens du temps étaient ou sujets ou partisans de la maison de Bourgogne.

Voyez dans les Essais historiques sur Paris, par M. de Sainte-Foix, une dissertation très-intéressante sur ce point de notre histoire.

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JÉSUITES.


Leur expulsion[1].


Les jésuites n’auraient point été à plaindre, si l’on eût doublé leur pension de quatre cents livres, en faveur de ceux qui auraient eu des infirmités, ou plus de soixante ans ; si les autres eussent pu posséder des bénéfices, ou remplir des emplois, sans faire un serment qu’ils ne pouvaient prêter avec honneur ; si l’on avait permis à ceux qui auraient voulu vivre en commun, de se réunir sous l’inspection du magistrat. Mais la haine des jansénistes pour les jésuites, le préjugé qu’ils pouvaient être à craindre, et leur insolent fanatisme dans le temps de leur destruction, et même après qu’elle eut été consommée, ont em-

  1. Voltaire, tome XLV, p. 56.