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NOTES


général de sa main, peut-il être désigné, vers 1420, comme un bâtard manière varlet de cuisine et de chevaux à Paris ?

On a compté la dame de Giac, maîtresse du duc de Bourgogne, parmi les complices, parce qu’après la mort, du duc elle se relira dans les terres du dauphin, pour échapper à la vengeance de la duchesse. Cette accusation n’est-elle pas absurde ? Que pouvait offrir le dauphin à cette femme, pour la dédommager de ce qu’il lui faisait perdre ?

La dame de Giac avait conseillé au duc de Bourgogne d’accepter la conférence de Montereau : c’en était assez pour que la duchesse la crut coupable ; mais cela ne prouve lien contre elle.

On a instruit une espèce de procès contre les meurtriers ; devant qui ? devant les officiers de la maison du duc de Bourgogne : mais qui a-t-on entendu ?

1° Trois des dix seigneurs qui l’ont accompagné ; et de ces trois, deux disent ne pas savoir comment la chose s’est passée. Un seul dit avoir vu frapper le duc par du Châtel ; mais aucun des trois ne parle des circonstances qui ont pu occasionner le tumulte.

2° Seguinat, secrétaire du duc, longtemps retenu à Bourges par le dauphin comme prisonnier ; il était entré dans les barrières : son récit est très-détaillé, et il est le seul qui charge le dauphin.

3° Deux écuyers du sire de Noailles de la maison de Foix ; ces écuyers n’ont rien vu, mais ils déposent ce qu’ils ont entendu dire au sire de Noailles, qui, blessé en même temps que le duc, mourut trois jours après. Cette déposition n’est pas faite, comme