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NOTES


JEAN, DUC DE BOURGOGNE.


Sur sa mort[1].


Peu de jours avant l’assassinat du duc d’Orléans, le duc de Bourgogne et lui avaient communié de la même hostie, sur laquelle ils s’étaient juré une amitié éternelle.

La mort de ce duc de Bourgogne Jean fut-elle l’effet d’une trahison ou du hasard ?

Nous croyons la seconde opinion plus vraisemblable, et voici nos raisons :

Charles VII a été un prince faible, mais on ne lui a reproché aucune action atroce. Le duc de Bourgogne s’était souillé de toutes les espèces de crimes.

Il est donc plus naturel de soupçonner le duc d’avoir voulu se saisir du dauphin, que le dauphin d’avoir formé le complot de l’assassiner.

Charles nia que le meurtre du duc de Bourgogne fût prémédité. Tanneguy du Châtel fit faire la même déclaration, sui- la foi de chevalier, au fils et à la veuve du duc de Bourgogne. Il s’offrit à le maintenir par les armes contre deux chevaliers, et personne n’accepta le défi. Jamais ni l’un ni l’autre ne varièrent dans leurs déclarations.

Parmi le grand nombre de chevaliers attachés au duc de Bourgogne, aucun n’osa entreprendre de le venger ; et il est bien vraisemblable que c’était, non

  1. Voltaire, tome XVII, p. 349.