de toutes les terres ; mais quelque exactitude qu’on
suppose dans ce cadastre, quelque sagacité que l’on
ait mise dans la distribution de la taxe qui remplace
les impôts indirects, il est impossible de ne pas commettre des erreurs très-sensibles : il est donc nécessaire de ne faire cette opération que successivement, et il faut, de plus, être en état de faire un sacrifice momentané d’une partie du revenu public, quoique le résultat de ce changement de forme des impôts puisse être à la fois d’en diminuer le fardeau pour le peuple, et d’augmenter leur produit pour le souverain.
Enfin, comme la plupart des terres sont affermées,
comme lorsqu’on en soumet le produit à un
nouvel impôt destiné à remplacer un impôt d’un
autre genre, une partie seulement de la compensation
qui se fait alors serait au profit du propriétaire,
et le reste au profit du fermier, c’est une nouvelle
raison de mettre, dans cette opération, beaucoup de
ménagement, quand même on serait parvenu à connaître,
à peu près, dans chaque genre de culture,
la partie de l’impôt que l’on doit faire porter au propriétaire, et celle dont, jusqu’à l’expiration du bail, le fermier doit être chargé ; mais si cet ouvrage
est difficile, il ne l’est pas moins d’assigner à quel
point la nation qui l’exécuterait verrait augmenter
en peu d’années son bien-être, ses richesses et sa
puissance.