Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 4.djvu/442

Cette page n’a pas encore été corrigée
428
NOTES


HOTEL-DIEU.


Sur le privilège qu’avait l’Hôtel-Dieu de Paris, de vendre la chair en carême à son profit[1].


En 1775, sous l’administration de M. Turgot, ce privilège ridicule de l’Hôtel-Dieu fut détruit et remplacé par un impôt sur l’entrée de la viande. Le peuple de Paris était réduit, auparavant, à n’avoir, pendant tout le carême, qu’une nourriture malsaine et très-chère. Cependant quelques hommes ont osé regretter cet ancien usage, non qu’ils le crussent utile, mais parce qu’il était un monument du pouvoir que le clergé avait eu trop longtemps sur l’ordre public, et que sa destruction avançait la décadence de ce pouvoir. En 1629, on tuait six bœufs à l’Hôtel-Dieu pendant le carême ; deux cents en 1665, cinq cents en 1708, quinze cents en 1750 : on en consomme aujourd’hui près de neuf mille.

Séparateur


HUSS (JEAN).


Son assassinat[2].


La mort de Socrate est le seul exemple qu’offre l’antiquité, d’un homme condamné à mort pour ses opinions ; mais le peuple d’Athènes se repentit peu de temps après. Les accusateurs de Socrate furent

  1. Voltaire, tome XXXVIII, p. 463.
  2. Voltaire, tome XVII, p. 291