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SUR VOLTAIRE.

Observons, enfin, que c’est surtout dans les temps de disette que les lois prohibitives sont dangereuses ; elles augmentent le mal et ôtent les les sources.

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LES GRECS [1].


On ne peut former que des conjectures incertaines sur ce que les Grecs ont dû de connaissances astronomiques ou géométriques, soit aux Orientaux, soit aux Égyptiens. Non-seulement nous n’avons point les écrits de Pythagore ou de Thalès, mais les ouvrages mathématiques de Platon, ceux même de ses premiers disciples, ne sont point venus jusqu’à nous. Euclyde, le plus ancien auteur de ce genre dont nous ayons les écrits, est postérieur d’environ trois siècles au temps où les philosophes grecs allaient étudier les sciences hors de leur pays. Ce n’était plus alors l’Égypte qui instruisait la Grèce, mais la Grèce qui fondait une école grecque dans la nouvelle capitale de l’Égypte. Observons qu’il ne s’était passé qu’environ trois siècles entre le temps de Pythagore, qui découvrit la propriété si célèbre du triangle rectangle, et Archimède. Les Grecs, dans cet intervalle, avaient fait en géométrie des progrès prodigieux ; tandis que les Indiens et les Chinois en sont encore où ils en étaient il y a deux mille ans.

Ainsi, dès qu’il s’agit de découvertes, pour peu qu’il y ait de dispute, la vraisemblance paraît devoir toujours être en faveur des Grecs.

  1. Voltaire, tome XVI, p. 276.