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NOTES


interprétation : le dernier mot est trop vague, et pourrait laisser croire que Voltaire a voulu détruire toute religion. Il est très-avéré pourtant que nul homme n’a plus constamment pratiqué et prêché la religion des premiers patriarches, celle que les hommes les plus éclairés de tous les temps et de tous les pays ont embrassée, l’adoration d’un Être suprême, en un mot, la religion, ou, si l’on veut, la loi naturelle. Il a toujours combattu les athées ; et son génie même, sa vaste intelligence, seront, pour tous les esprits raisonnables, une des meilleures preuves de l’existence du génie universel, de l’intelligence infinie qui préside à la nature, et qu’il serait absurde de vouloir comprendre ou définir. Voltaire, lui seul, a peut-être ramené à Dieu plus d’adorateurs que tous les moralistes et tous les prédicateurs ensemble. Le roi de Prusse avait les mêmes sentiments, et l’on entend bien ce qu’il a voulu dire, mais sa pensée eût été plus exactement rendue de cette manière :

Il terrassa l’erreur, la superstition.
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GENRE.


Sur le genre des noms de lettres[1].


Rien de plus incertain encore que le genre des noms de lettres. Pourquoi ces noms ne seraient-ils pas tous du même genre ? Pourquoi un usage bizarre

  1. Voltaire, tome LXX, p. 513, n° 18.