Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 4.djvu/426

Cette page n’a pas encore été corrigée
412
NOTES


vivant pour lequel il se suit écarté de la loi qu’il s’était faite, de ne parler que des morts. — Je n’en veux pas savoir davantage, reprit Fontenelle ; quelque chose qu’il ait pu ajouter, je dois être content.

Séparateur


FORCES VIVES [1].


Le principe de la conservation des forces vives a lieu, en général, dans la nature, toutes les fois qu’on supposera que les changements se feront par degrés insensibles, c’est-à-dire tant que la loi de continuité y est observée. Il en est de même du principe de la conservation d’action. Celui de la moindre action est vrai aussi en général, dans ce sens que le mouvement est déterminé par les mêmes équations générales qu’on aurait trouvées, en supposant que l’action est un minimum ; mais cela ne suffit pas pour que l’action soit réellement un minimum ; elle peut être un maximum, ou n’être ni l’un ni l’autre, quoique ces équations aient lieu. L’accord de ces équations avec la nature prouve seulement que, dans les changements infiniment petits qui ont lieu dans un temps infiniment petit, la quantité d’action reste la même.

Au reste, ce serait en vain qu’on croirait voir des causes finales dans ces différentes lois ; elles ne sont, comme l’a démontré M. D’Alembert, que la conséquence nécessaire des principes essentiels et mathé-

  1. Voltaire, tome XXXI, p. 78.