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SUR VOLTAIRE.

tique, selon cet illustre chimiste, est un principe qui se retrouve le même dans tous les corps inflammables, qui est la cause de leur inflammabilité, ou plutôt la décomposition de ce principe produit le feu élémentaire, la lumière dont l’action devient sensible dans le phénomène de l’inflammation, Stahl ne croyait pas, en effet, que le feu élémentaire, la lumière se combinassent immédiatement avec l’acide vitriolique pour faire du soufre, avec une chaux métallique pour faire un métal ; il regardait la substance qui se combinait comme étant déjà le produit, l’effet d’une première combinaison, qui échappait aux moyens et aux observations de l’art.

On a trouvé depuis que, dans les phénomènes où Stahl n’avait vu que la combinaison du phlogistique, il y avait dégagement d’un fluide aériforme, qu’on nomme air vital, air déphlogistiqué, et que ces phénomènes, qu’il expliquait par le dégagement du phlogistique, étaient accompagnés d’une combinaison avec ce même fluide. Quelques chimistes en ont conclu que le phlogistique n’existait point dans les corps. Cette assertion nous paraît hasardée. En effet, la lumière qui est produite par l’inflammation appartenait, ou au corps enflammé, ou à cet air nécessaire pour que l’inflammation ait lieu : dans le premier cas, il faut reconnaître un principe particulier dans le corps inflammable ; dans le second, il faut le reconnaître dans cet air vital ; mais l’air vital ne paraît point se décomposer dans plusieurs de ces opérations. Il semble donc plus probable que le phlogistique, c’est-à-dire le principe auquel est due,