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NOTES


nègres, ou dans celle des mulâtres ; si c’est, au contraire, une race particulière ; si les qualités qui les distinguent des autres hommes se perpétueraient dans leurs enfants, etc. Ces questions et beaucoup d’autres de ce genre resteront indécises tant que les voyageurs conserveront l’habitude d’écrire des contes, et les philosophes celle de faire des systèmes.

Quant à la question, si la nature n’a formé qu’une paire de chiens ancêtres communs des barbets et des lévriers, ou bien un seul homme ou une seule femme d’où descendent les Lapons, les Caraïbes, les Nègres et les Français, ou même une paire de chaque genre dont les dégénérations auraient produit toutes les autres espèces, on sent qu’elle est insoluble pour nous, qu’elle le sera longtemps encore, mais qu’elle n’est pas cependant hors de la portée de l’esprit humain.

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ÉTAT [1].


La véritable richesse d’un État consiste dans la quantité des productions du sol qui reste au delà de ce qui doit être employé à payer les frais de leur culture. L’industrie contribue à augmenter la richesse. Dans un peuple sans industrie, chacun ne cultiverait que pour avoir le nécessaire physique, et la culture serait languissante. Mais, quelle que soit

  1. Voltaire, tome XXI, p. 230.