Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 4.djvu/415

Cette page n’a pas encore été corrigée
401
SUR VOLTAIRE.


du consentement unanime de tous les autres ; l’édit de Nantes n’était qu’un traité de paix entre les sectateurs des deux religions ; et par conséquent il ne pouvait subsister qu’aussi longtemps que les forces des deux partis se contre-balanceraient.

Séparateur


ÉLECTRICITÉ [1].


Lorsqu’on approche deux corps dans lesquels l’électricité n’est pas en équilibre, il arrive qu’à l’instant où l’équilibre se rétablit, soit lentement, soit dans un seul instant, il se manifeste du feu ; ce feu est visible dans l’air et dans le vide, produit de la chaleur, allume les corps inflammables, fond les métaux. Ce feu parait moins simple que celui des rayons de lumière rassemblés au foyer d’un miroir ; il a une odeur propre, et d’ailleurs il produit sur les corps qu’il traverse des effets chimiques, que les rayons du miroir ardent ne paraissent point produire. On peut observer que comme les corps changent de température sensible, en passant de l’état de solide à celui de liquide, de l’état de liquide à celui de vapeurs ; de même ce changement influe sur leur état relativement à l’électricité. Le plus ou le moins de chaleur agit aussi sur l’électricité ; la glace devient électrique par frottement comme le verre, à un certain degré de froid ; le verre devient électrique par communication comme les métaux, à un certain degré de chaleur.

  1. Voltaire, tome XXXI, p. 285.