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SUR VOLTAIRE.


du moins à très-grande partie, par la combinaison de l’eau avec la substance du vase. Si l’on plante une brandie de saule dans de l’eau distillée, et qu’on l’arrose avec de l’eau aussi distillée, elle croît et acquiert par conséquent plus de terre qu’elle n’en contenais d’abord. Mais cette quantité de terre est très-peu de chose ; et comme l’eau distillée contient elle-même un peu de terre qui s’enlève dans la distillation, comme il peut s’en trouver aussi dans l’air que la plante absorbe, on peut expliquer cette augmentation de terre dans la plante, sans être obligé de recourir à une véritable transformation de l’eau. On pourrait dire aussi que l’eau, dans la végétation, perdant quelques-uns de ses principes, ou se combinant avec ceux que l’air peut fournir, devient une substance infusible à un degré de chaleur plus grand que celui qu’elle avait.

Les expériences, les observations ne prouvent donc point que l’eau se transforme en terre ; cependant, dans les détails des expériences, il se présente plusieurs circonstances qui paraissent favorables à cette opinion.

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ÉCLIPTIQUE [1].


Il est prouvé que l’obliquité de l’écliptique n’est point constante, et qu’elle éprouve une variation sensible dans l’espace d’un siècle ; mais doit-on supposer que l’écliptique ait une révolution comme celle

  1. Voltaire, tome XXXI, p. 380.