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SUR VOLTAIRE.


1° par ses découvertes mathématiques qui changèrent la face de ces sciences ; 2° par ses discours sur la méthode, où il donne le précepte et l’exemple ; 3° parce qu’il apprit à tous les savants à secouer en philosophie le joug de l’autorité, en ne reconnaissant pour maîtres (pie la raison, le calcul et l’expérience.

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DIEU.


Sur la preuve de l’existence de Dieu, tirée des causes finales[1].


Cette preuve est regardée par tous les théistes éclairés comme la seule qui ne soit pas au-dessus de l’intelligence humaine ; et la difficulté entre eux et les athées se réduit à savoir jusqu’à quel point de probabilité on peut porter la preuve qu’il existe dans l’univers un ordre qui indique qu’il ait pour auteur un être intelligent. M. de Voltaire croyait, avec Fénelon et Nicole, que cette probabilité était équivalente à la certitude ; d’autres la trouvent si faible, qu’ils croient devoir rester dans le doute ; d’autres enfin ont cru que cette probabilité était en faveur d’une cause aveugle. Ce qui doit consoler ceux que ces contradictions affligent, c’est que tous ces philosophes conviennent de la même morale, et prouvent également bien qu’il ne peut y avoir de bonheur pour l'homme que dans la pratique rigoureuse de ses devoirs.

  1. Voltaire, tome XXXI, p. 27
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