Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 4.djvu/407

Cette page n’a pas encore été corrigée
393
SUR VOLTAIRE.

plétement résolue. Il est vrai qu’en général, dans toute manufacture, plus on divise le travail entre des ouvriers occupés chacun d’une même chose, plus on obtient de perfection et d’économie. Mais jusqu’à quel point ce principe se peut-il appliquer à l’agriculture, ou plus généralement à un art dont les procédés successifs sont assujettis, à certaines périodes, à l’ordre des saisons ?

Séparateur


DÉMOCRATIE [1].


Si l’on entend par démocratie une constitution dans laquelle l’assemblée générale des citoyens fait immédiatement les lois, il est clair que la démocratie ne convient qu’à un petit État. Mais si l’on entend une constitution où tous les citoyens, partagés en plusieurs assemblées, élisent des députés chargés de représenter et de porter l’expression générale de la volonté de leurs commettants à une assemblée générale qui représente alors la nation, il est aisé de voir que cette constitution convient à de grands Étals. On peut même, en formant plusieurs ordres d’assemblées représentatives, l’appliquer aux empires les plus étendus, et leur donner, par ce moyen, une consistance qu’aucun n’a pu avoir jusqu’ici, et en même temps cette unité de vues si nécessaire, qu’il est impossible d’obtenir d’une manière durable dans une constitution fédérative. Il serait possible même d’établir une

  1. Voltaire, tome XVII, p. 546.