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Sur Voltaire.

contre Henri III, ses décisions contre Henri IV, ses instructions au père Mathieu, etc., etc., etc.


Séparateur


COULEURS DANS LES RAYONS PRIMITIFS[1].


Un faisceau lumineux, quelque petit qu’il soit, est composé d’une infinité de rayons différemment réfrangibles ; sans cela, en employant un prisme dont l’angle serait plus grand, on aurait sept cercles séparés, et non une image continue dont les côtés sont sensiblement des lignes droites.

Il est vrai que ce spectre continu semble n’offrir que sept couleurs distinctes ; le passage d’une couleur à l’autre n’est nuancé que sur un très-petit espace, tandis que la couleur paraît pure sur une plus grande étendue du spectre. On pourrait donc soupçonner que la sensation de la couleur dépend d’une propriété des rayons, différente de leur degré de réfrangibilité. Newton paraît avoir cru qu’il n’y avait réellement que sept rayons : il semble souvent raisonner dans cette supposition : ses premiers disciples l’ont entendu dans ce sens ; cependant, comme il avait senti, dans cette opinion, des difficultés insurmontables, il ne s’est jamais expliqué sur cet objet d’une manière précise.

Plusieurs auteurs n’ont admis que quatre couleurs : ils supprimaient les trois couleurs intermédiaires, pourpre, vert et orangé, comme produites par le

  1. Voltaire, tome XXXI, p. 141.