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SUR VOLTAIRE.


Condé dit à Miossens : Voilà une belle occasion pour un cadet de Gascogne, mais que Miossens fut fidèle à la reine. Cette anecdote ne peut être vraie ; Miossens était d’Albret, du même nom que la mère de Henri IV, et ce n’était pas du prince de Condé qu’il pouvait attendre sa fortune. C’est le même que le maréchal d’Albret, qui fut depuis un des premiers protecteurs de madame de Maintenon.

Le comte d’Harcourt, de la maison de Lorraine, conduisit ensuite Condé au Havre ; le prince étant avec lui dans la même voiture, lui fit cette chanson :

Cet homme gros et court,
Si fameux dans l’histoire,
Ce grand comte d’Harcourt
Tout rayonnant de gloire,
Qui secourut Casai, et qui reprit Turin,
Est devenu recors de Jules Mazarin.

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CORPS.


Sur les reproches que l’on peut faire aux corps[1].


La justice oblige d’observer qu’on ne doit reprocher à un corps que les crimes qui lui ont été inspirés par l’intérêt ou par l’esprit de corps. On peut alors dire à ceux qui le composent : Voilà ce que vos prédécesseurs ont fait, voilà ce que dans les mêmes circonstances on pourrait attendre de vous : l’esprit qui les animait n’est point éteint, votre inté

  1. Voltaire, tome XIX, p. 4..