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NOTES


COMMANDANTS DES PLACES.


Sur l’usage de les punir, lorsqu’ils se rendent avant d’avoir soutenu trois assauts[1].


Cet usage, qui n’a point été réformé, est ancien, et n’a pu avoir pour origine qu’un enthousiasme exagéré de valeur, et une grande indifférence pour le sort des malheureux bourgeois qu’il dévouait à toutes les horreurs du pillage. Mais depuis que l’art des sièges s’est perfectionné, et qu’on a la précaution de détruire toutes les défenses d’une place avant d’y donner l’assaut, cette condition imposée aux gouverneurs n’est plus regardée que comme une chose de forme : et de nos jours, un officier qui, prenant une ville d’assaut, la livrerait au pillage, serait aussi déshonoré qu’il l’aurait été dans le siècle dernier, pour avoir refusé de servir de second dans un duel.

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CONDÉ (LE PRINCE DE).


Sur l'arrestation de ce prince, ordonnée par Mazarin, pendant la guerre de la Fronde[2].


Le prince de Condé fut d’abord conduit à Vincennes, avec une escorte commandée par le comte de Miossens. L’abbé de Choisy rapporte dans ses Mémoires que la voiture du prince ayant cassé,

  1. Voltaire, tome XX, p. 371.
  2. Voltaire, tome XX, p. 266