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SUR VOLTAIRE.


convient en politique qu’à ceux qui s’élèvent au-dessus des opinions el des idées même des hommes éclairés de leur siècle. Ou peut moins encore le regarder comme un homme vertueux ; car ce nom n’est dii qu’au ministre qui n’a jamais sacrifié ni la nation à la cour, ni la justice à ses intérêts.

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COLONIES DE L’ESPAGNE [1].


Le produit des colonies a été d’abord une richesse réelle pour le roi d’Espagne ; niais le produit des mines est maintenant si peu au-dessus des frais d’exploitation, que l’impôt sur ces mines est presque nul. La mauvaise législation du commerce de ces colonies, et les vices de leur administration intérieure, les empêchent d’être utiles à la nation, soit comme moyen d’y augmenter la culture et l’industrie, soit comme des provinces dont l’union augmente la puissance de l’empire. Il n’y aurait d’ailleurs rien d’étonnant qu’une nation sacrifiât pendant des siècles ses intérêts réels à ses préjugés et à son orgueil. Mais il est très-vrai de dire que la dépopulation et la faiblesse de l’Espagne sont l’ouvrage de ses mauvaises lois, et non la suite de la possession de ses colonies.

  1. Voltaire, tome XXIX, p. 149.
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