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NOTES


CHARLES PREMIER,


ROI D’ ANGLETERRE. Sur sa condamnation [1].


On a conservé les actes de cette procédure. Un tribunal légitime qui condamnerait un garnement à un mois de Bicêtre, sur une pareille instruction, commettrait un acte de tyrannie : et si on ajoute que ni suivant le droit particulier d’Angleterre, ni (en supposant alors les Anglais absolument libres) suivant aucun principe de droit public qu’un homme de bon sens puisse admettre, ce tribunal ne pouvait être regardé comme légitime, on aura une idée juste de ce jugement extraordinaire.

Charles répondit avec une modération et une fermeté qui honorent sa mémoire, et qui contrastent avec la dureté et la mauvaise foi de ses juges.

On prétend que des voleurs de grand chemin se sont avisés quelquefois de condamner en cérémonie, avant de les assassiner, des juges qui étaient tombés entre leurs mains. Rien ne ressemble mieux à la conduite de Cromwell et de ses amis. Il a fallu toute l’atrocité du fanatisme pour que cette sentence ne soulevât point tous les partis, et que l’indignation générale n’en rendit pas l’exécution impossible ; et le fanatisme seul en a pu faire l’apologie.

  1. Voltaire, tome XIX, p. 192.
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