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NOTES


CHAMVALLON.


Sur le règlement de cet archevêque de Paris, en 1693, relatif aux mariages et sépultures, homologué au parlement[1].


Cette taxe est fort augmentée ; mais nous doutons que ces augmentations aient été homologuées. On a imaginé de faire jouer dans les enterrements le rôle de confesseur du mort, à un prêtre qui est dans un costume particulier, et auquel on donne un écu. Quand le malade est mort sans confession, quelquefois on accorde le confesseur, pour éviter le scandale et gagner l’écu ; d’autres fois l’Église aime mieux le scandale que l’écu. C’est un moyen de décrier une famille honnête auprès de la canaille de la paroisse, qui est dans la main des prêtres, parce que les laïques ont encore la bêtise de les charger de la distribution de leurs aumônes.

Il y a longtemps qu’on se plaint de cette avidité du clergé. Baptiste Mantouan, général des carmes, au XVe siècle, dit dans ses poésies :


Venalia nobis
Templa, sacerdoces, altaria, sacra, coranœ,
Ignis, thura, preces, cœlum est vénale, Deusque.


Un poëte du siècle dernier a traduit ces vers de la manière suivante :

Chez nous tout est vénal : prêtres, temples, autels,
L'Oremus à voix basse, et les chants solennels ;
La terre des tombeaux, l’hymen et le baptême.
Et la parole sainte, et le ciel, et Dieu même.

  1. Voltaire tome XLIII, p. 302.