en 1701, par sa mesure des degrés du méridien de
Paris à Collioure, qu’ils décroissaient en approchant
du pôle : il en conclut d’abord, mais faussement,
que la terre était aplatie vers les pôles ; et M. de
Fontenelle, dans l’extrait qu’il donna du mémoire
de M, Cassini, parut adopter la fausse conclusion de
cet astronome. (Mémoires de l’Académie pour l’année
1701.) Cette erreur a été corrigée dans la nouvelle
édition qu’on a faite des premières années de
ces Mémoires. Ce fut un ingénieur, nommé des Roubais,
qui s’en aperçut le premier, et qui donna un
mémoire à ce sujet dans les journaux de Hollande.
La censure est très-bonne, en général, pour maintenir dans un peuple les préjugés utiles à ceux qui gouvernent ; pour conserver dans un corps tous les vices qui naissent de l’esprit de corps : la censure fut établie à Rome par le sénat, pour contre-balancer le pouvoir des tribuns. Elle était un instrument de tyrannie. On prit les mœurs pour prétexte ; on profita de la haine naturelle du peuple pour les riches. La crainte d’être dégradé par le censeur doit être d’autant plus terrible, qu’on est plus sensible à l’honneur, aux distinctions, aux prérogatives. Des hommes guidés par la vertu riraient des jugements des censeurs, et emploieraient leur éloquence à faire abolir cet établissement ridicule.
- ↑ Voltaire, tome XXIX, p. 382.