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NOTES

sable. On trouve dans ses ouvrages des idées sui l’administration et sur le commerce, fort supérieures à celles de son siècle. Il avait deviné une partie des vrais principes de l’économie politique. Mais ces vérités étaient mêlées avec beaucoup d’erreurs. Son style, qui a quelquefois de la force et de la chaleur, est souvent obscur et incorrect. On peut le comparer aux chimistes du même temps. Plusieurs eurent du génie, firent des découvertes ; mais la science n’existait pas encore, et ils laissèrent à d’autres l’honneur de la créer.

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BONNET.


Sur les absurdités que trouvait Voltaire dans la Palingénésie[1].


Monsieur Bonnet, célèbre naturaliste, connu par un excellent ouvrage sur les feuilles des plantes, par la découverte d’un puceron hermaphrodite, et par des observations sur la reproduction des parties des animaux, avait eu le malheur de faire quelques ouvrages ridicules de métaphysique et de théologie, dans les instants où la faiblesse de sa vue ne lui permettait pas de faire des observations. Il parlait quelquefois avec mépris de M. de Voltaire dans ces ouvrages, et dans ses lettres à l’anatomiste Haller, qui avait aussi le malheur d’être théologien. M. de Voltaire prend ici la liberté de se moquer d’une des

  1. Voltaire, tome XXXIII, p. 306.