peuples barbares. La science retardait les progrès de
la raison. Cependant on sentit, aux états de Blois,
que le roi, n’étant pas obligé d’assembler les états
généraux à des époques fixes, et conservant dans
l’intervalle le pouvoir de faire des lois, il devenait
absolu, à moins que les états ne donnassent à des
corps perpétuels le droit de refuser ou de modifier
les édits. On choisit les corps qui, composés de
seigneurs, de prêtres et de gradués, étaient une
image en raccourci des trois états du royaume. Si
les parlements opposaient de la résistance à des édits
justes et utiles à la nation, le roi pouvait appeler de
leur refus aux états généraux. On est trop éclairé
maintenant, pour ne pas voir que ce système des
états de Blois n’était propre qu’à faire de la France
une aristocratie, gouvernement toujours d’autant
plus tyrannique, que les membres de l’aristocratie
sont moins considérables par eux-mêmes. Il était
plus simple de rendre les états généraux périodiques,
et de ne regarder comme loi que ce qui serait adopté
par eux. Si le duc de Guise eût voulu le bien de
l’État, il eût pu unie ce changement, mais il ne voulait qu’avilir Henri III, et flatter le parlement dont il croyait avoir besoin.
Bois-Guillebert n’était pas un écrivain mépri-
- ↑ Voltaire, tome XXI, p. 221.