Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 4.djvu/378

Cette page n’a pas encore été corrigée
364
NOTES


contrats ou aux billets ordinands des particuliers. Vous pouvez prêter à un hon)nie une somme à peu près é([bivalente à sa fortune ; vous ne prendrez, au lieu d’argent comptant, un billet sur lui que jusqu’à la concurrence de la somme que vous croyez qu’il pourra rassembler, au moment de votre demande. Ces billets sont utiles, 1° parce qu’ils procurent à un État une somme égale à leur valeur dont il ne paye point l’intérêt, et qu’il est sûr de ne jamais rembourser, tant que la confiance durera, 2° Ils servent nécessairement, en diminuant la nécessité des transports d’argent, à diminuer les frais de banque pour l’État comme pour les particuliers, et à faire baisser le taux de ces frais. Mais ils ont un grand désavantage, celui de mettre la foi publique, les fonds de l’État, la fortune des particuliers à la merci de l’opinion d’un moment. Ainsi, dans un gouvernement éclairé et sage, on n’en aurait jamais que ce qui est nécessaire pour la facilité du commerce et des affaires particulières.

Séparateur


BLOIS.


Sur les premiers états de Blois, en 1576[1].


On commençait alors en Europe à s’apercevoir que les hommes avaient des droits antérieurs et supérieurs à toutes les lois positives. A la vérité, au lieu de chevalier ces droits dans la nature, on les cherchait dans la Bible, dans la mythologie, dans les lois des républiques grecques, dans les coutumes des

  1. Voltaire, tome XXVI, p. 133.