Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 4.djvu/370

Cette page n’a pas encore été corrigée
356
NOTES


ters sortir de son soufflet, comme Ravaillac voyait de petites hosties sortir du sien. M. le prieur de Château-Renard ne persuadera à personne que Henri IV ait été assassiné par l’effet du zèle patriotique, ni que ce zèle soit très-commun, et encore moins qu’il soit dangereux.

Séparateur


ANTHROPOPHAGES. [1]


Depuis le temps où M. de Voltaire a écrit cette histoire (Essai sur les mœurs, chapitre 196, histoire du Japon au dix-septième siècle), les voyageurs ont trouvé des anthropophages dans plusieurs îles de la mer du Sud. Il parait résulter de leurs observations que cet usage s’abolit peu à peu chez ces peuples, à mesure que le temps amène quelques progrès dans leur civilisation. Les peuples qui mangent quelques-uns de leurs ennemis dans une espèce de fête barbare, sont encore en assez grand nombre ; mais il est très-rare d’en trouver qui tuent leurs ennemis pour les manger. Ce sont deux degrés de barbarie bien distincts, dont le premier a précédé l’autre qui paraît n’être qu’un reste de l’ancien usage. Au reste, on n’a trouvé chez aucun de ces peuples l’usage de faire brûler vivants les hommes qui ne sont pas de l’avis des autres, ni celui de faire mourir les prisonniers dans les supplices ; ces coutumes paraissent appartenir exclusivement aux théologiens d’Europe et aux sauvages de l’Amérique septentrionale.

  1. Voltaire, tome XIX, p. 344.