due de son territoire et du nombre de ses habitants, cette supériorité est très-grande. 2° L’agriculture, l’industrie et le commerce n’y étant pas aussi près qu’en Angleterre du degré de perfection et d’activité qu’on peut atteindre, leurs progrès peuvent procurer de plus grandes ressources. La suppression des
corvées, celle des jurandes pour les métiers, comme
pour le commerce ; la liberté du commerce des blés,
des vins, des bestiaux, en un mot les lois faites en
1776, et celles qu’on préparait alors, auraient changé
en peu d’années la face de la France. 3° La dette foncière en France étant en très-grande partie à cinq
pour cent et au delà, tout ministre éclairé et vertueux
que l’on croira établi dans sa place, trouvant
à emprunter à quatre pour cent, lorsqu’il n’empruntera
que pour rembourser, pourra diminuer
l’intérêt de cette partie de la dette d’un cinquième
et au delà, et former de cela seul un fonds d’amortissement. 4° La ente des domaines, et celle des
biens du clergé qui appartiennent à l’État, est une
ressource immense qui manque encore à l’Angleterre.
La publicité des opérations peut aussi avoir lieu en
France ; et si la confiance doit être plus grande en
Angleterre, parce que les membres du parlement
sont eux-mêmes intéressés à ce que la nation soit
fidèle à ses engagements, d’un autre côté ces mêmes
membres du parlement ont beaucoup plus d’intérêt
à ce que les finances soient mal administrées, que
n’en peuvent avoir les ministres du roi de France.