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SUR VOLTAIRE.


ANGLETERRE.


Sur la loi d’Angleterre, qui punit de mort tout larcin au-dessus de douze sous [1].


Cette loi n’est pas exécutée. L’usage est ou d’éluder la loi, ou de s’adresser au roi pour qu’il change la peine. Presque partout les mœurs sont plus douces que les lois, qui ont été faites dans des temps où les mœurs étaient féroces. Il est singulier que l’Angleterre, où les premiers de la nation sont si éclairés, laisse subsister une si grande quantité de lois absurdes. Elles ne sont plus exécutées, il est vrai ; mais elles forcent la nation à laisser à la puissance exécutrice le droit de modifier ou d’enfreindre la loi.

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ANGLETERRE.


Sur la dette de l’Angleterre et de la France [2].


La dette immense de l’Angleterre et de la France prépare à ces deux nations, non une ruine totale ou une décadence durable, mais de longs malheurs et peut-être de grands bouleversements. Cependant, en supposant ces dettes égales (et celle de l’Angleterre est plus forte), la France aurait encore de grands avantages. 1° Quoique la supériorité de sa richesse réelle ne soit point proportionnelle à celle de l’éten-

  1. Voltaire, tome XXIX, p. 271.
  2. Voltaire, tome XXXIX, p. 445.