elle avait fait des progrès lapides sous le règne de
Henri VIII, malgré les persécutions ; et Rome ne reconnaissant, pour catholiques, que ceux qui reconnaissaient son autorité, tous ceux qui avaient approuvé la révolution de Henri VIII se trouvèrent
protestants sans le vouloir. Le règne de Marie fut
court ; elle étonna la nation par des supplices, mais
elle ne la changea point, et il fut aisé à Elisabeth de
rétablir le protestantisme. Enfin, lorsqu’à force de
disputer, on eut bien établi la distinction entre les
différentes croyances, lorsque les persécutions eurent
forcé les dissidents à se réunir en sectes bien distinctes, tout changement de religion devint plus difficile en Angleterre qu’ailleurs ; elle n’eut la paix qu’après que la tolérance de toutes les communions
chrétiennes fut bien établie ; et même, tant que les
lois pénales contre les catholiques subsisteront, tant
que l’entrée du parlement restera fermée aux non
conformistes, cette paix ne sera fondée que sur l’indifférence pour la religion ; indifférence qui est moins grande en Angleterre que dans aucun autre pays.
En 1780, les compatriotes de Locke et de Newton
ont donné à l’Europe étonnée le spectacle d’un
incendie allumé au nom de Dieu.