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SUR VOLTAIRE.


droit de chaque citoyen. Bardin protesta contre les réponses extrajudiciaires qu’il avait faites aux conseillers d’État. Ses protestations ne furent pas écoutées. Luynes sollicita ouvertement tous les juges. Ceux qui résistèrent à la corruption, crurent être obligés, pour le sauver, de le condamner à un bannissement ; exemple qu’imitèrent depuis les juges du surintendant Fouquet. Cependant déjà une voix de plus l’avait condamné à la mort, lorsqu’un des juges s’évanouit ; revenu à lui, on le ramena dans l’assemblée : « Messieurs, dit-il, vous voyez en quel état j’ai été : Dieu m’a fait voir la mort, qui est une chose si horrible et si effroyable, que je ne puis me porter à condamner un innocent comme celui-ci de qui il s’agit. J’ai oui quelques opinions qui vont au bannissement ; s’il y en a quelqu’une plus douce, je prie le conseil de me le dire, afin que j’en sois.» Alors les jeunes conseillers revinrent presque tous à l’avis du bannissement ; le président de Bercy, seul parmi les présidents, se joignit à eux, et Bardin fut sauvé.

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ANDRA (L'ABBÉ),


PROFESSEUR D'HISTOIRE À TOULOUSE [1].


Dans le temps de la destruction des jésuites, on eut en France une légère velléité de perfectionner l’éducation. On imagina donc d’établir une chaire

  1. Voltaire, tome XVII, p. 198.