mencèrent à se policer, ils imaginèrent de cacher l’adultère sous le voile de ce qu’on appelle galanterie ; les hommes avouaient hautement un amour
qu’il était convenu que les femmes ne partageraient
point ; les amants n’osaient rien demander, et c’était
tout au plus après dix ans d’amour pur, de combats,
de victoires remportées dans les jeux, etc., qu’un
chevalier pouvait espérer de trouver un moment de
faiblesse, il nous reste assez de monuments de ce
temps, pour nous montrer quelles étaient les mœurs
que couvrait cette espèce d’hypocrisie. Il en fut de
même à peu près chez les Grecs devenus polis ; les
liaisons intimes entre des hommes n’avaient plus rien
de honteux ; les jeunes gens s’unissaient par des
serments, mais c’étaient ceux de vivre ou de mourir
pour la patrie ; on s’attachait à un jeune homme
au sortir de l’enfance, pour le former, pour l’instruire, pour le guider ; la passion qui se mêlait à ces amitiés était une sorte d’amour, mais d’amour pur. C’était seulement sous ce voile, dont la décence publique couvrait les vices, qu’ils étaient tolérés par
l’opinion.
Enfin, de même que l’on a souvent entendu chez les peuples modernes faire l’éloge de la galanterie chevaleresque, comme d’une institution propre à élever l’âme, à inspirer le courage, on fit aussi chez les Grecs l’éloge de cet amour qui unissait les citoyens entre eux.
Platon dit que les Thébains firent une chose utile de le prescrire, parce qu’ils avaient besoin de leurs mœurs, de donner plus d’activité à leur âme,