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SUR VOLTAIRE.


de manière que l’on doit à M. D’Alembert la découverte des lois des phénomènes célestes, causés par la figure des astres, comme on a dii à Newton celle des phénomènes causés par leurs forces attractives, supposées réunies à leur centre.

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AMÉDÉE (VICTOR) [1].


Victor-Amédée est le premier prince de l’Europe qui ait renoncé aux confesseurs jésuites, et ôté à ces pères les collèges de ses États. Voici à quelle occasion. Un jésuite qu’il avait pour confesseur étant tombé malade, Victor allait souvent le voir ; peu de jours avant de mourir, le confesseur le pria de s’approcher de lui : Comblé de vos bontés, lui dit-il, je ne puis vous marquer ma reconnoissance qu'en vous donnant un dernier conseil, mais si important, que peut-être il suffit pour ni acquitter envers vous. N’ayez jamais de confesseur jésuite. Ne me demandez point les motifs de ce conseil, il ne me serait pas permis de vous les dire. Victor le crut, et, depuis ce temps, il ne voulut plus confier aux jésuites ni sa conscience, ni l’éducation de ses sujets. Nous tenons ce fait d’un homme aussi véridique qu’éclaire, qui l’a entendu de la bouche même de Victor-Amédée.


[2] Victor-Amédée avait un fils aîné qui, rempli de qualités aimables, en faisait espérer de brillantes.

  1. Voltaire, tome XXII, p. 12.
  2. Voltaire, tome XXII, p. 39.