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NOTES


ADULTÈRE [1].


L’adultère est un crime en morale, mais il ne peut être un délit punissable par les lois : 1° parce que si vous avez égard à la violation du serment, la punition de la femme ne peut être juste, à moins que la loi ne condamne le mari convaincu d’adultère à la même peine ; 2° si vous avez égard au crime de donner à une famille des héritiers étrangers, il faudrait donc prouver alors que le délit a été consommé ; or, c’est ce qui est impossible, sinon par l’aveu de la coupable. Au reste, en laissant au mari, comme à la femme, la liberté de faire divorce, toute peine contre l’adultère devient inutile. Il est d’ailleurs dangereux de laisser subsister une loi pénale contre l’adultère, dans un pays où ce crime est commun et toléré par les mœurs, parce qu’alors cette loi ne peut être que l’instrument de vengeances personnelles ou d’intérêts particuliers.

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AFFAIRE.
Sur cette manière de parler : j’ai affaire ou à faire à quelqu’un[2].


Doit-on dire j’ai affaire à quelqu’un ou j'ai à faire à quelqu’un ? Voilà encore une de ces incertitudes que les livres classiques ne lèvent point compléte-

  1. Voltaire, tome XXIX, p. 313.
  2. Voltaire, tome LXX, p. 447.