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SUR VOLTAIRE.

Quant à la peine proposée pour encourager l’exportation des grains, elle a deux inconvénients : l’un, d’être un impôt levé sur la nation ; l’autre, d’élever un peu le prix moyen du blé pour l’Angleterre, comparée aux autres nations ; mais ces deux inconvénients sont peu sensibles. Cette loi n’a d’ailleurs aucun avantage qu’une liberté absolue n’eut procuré plus sûrement et plus complètement encore. Il est possible cependant que la faiblesse du gouvernement anglais, contre toute insurrection populaire, rende les emmagasinements peu sûrs. Alors la loi pourrait être un véritable encouragement pour la culture ; mais elle serait alors un remède qu’on oppose à un vice regardé comme incurable ; et quelque bon que puisse être ce remède, il vaudrait mieux n’en avoir pas besoin.

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ACTIONS.


Sur les mobiles généraux des actions des hommes dans les divers pays [1].


L’intérêt est le mobile général des actions des hommes, non-seulement dans ce sens, que celui même qui agit d’après les motifs les plus purs est déterminé par le plaisir qu’il trouve à remplir ses devoirs, mais dans ce sens moins métaphysique, que si on en excepte certains moments d’enthousiasme, l’intérêt de notre conservation, de notre

  1. Voltaire, tome XXIX, p. 31.