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NOTES


consultait un jour, pour un mal d’yeux, Tronchin, qui lui recommanda de ne pas trop lire. Je ne lis jamais, dit mylord. Il y a quelques années que j’essayai de parcourir un livre qui s’appelait, je crois, la Genèse ; mais après en avoir lu quelques pages, je le laissai là.

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ACTE DE NAVIGATION.


PASSE ENTRE CROMWEL ET LES HOLLANDAIS [1].


On voulut, par cet acte, punir les Hollandais des gains qu’ils faisaient en fournissant à l’Angleterre les marchandises étrangères. L’économie qu’ils savaient mettre dans les frais de transport, leur permettait de les donner à un prix plus bas que les négociants nationaux ou les commerçants du pays même dont les denrées étaient tirées. Ainsi cet acte n’eut d’autre effet que de faire payer aux Anglais les marchandises étrangères un peu plus cher, et d’augmenter le prix des transports par mer. La jalousie des marchands anglais fit porter cette loi, que l’on a regardée depuis comme le fruit d’une profonde politique. M. de Voltaire, qui n’avait point fait son étude principale des principes du commerce, se conforme ici à l’opinion commune ; mais en partageant cette opinion, il n’en assigne par moins, dans l’article suivant, les véritables causes de la richesse de l’Angleterre.

  1. Voltaire, tome XIX, p. 218.