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LETTRES DE M. DE VOLTAIRE.


l’homme même que l’on trouve ici tel qu’il a été dansions les moments de sa vie, et qui se laisse voir sans chercher à se montrer ou à se cacher.

Ces lettres prouvent que si la philosophie de ses ouvrages a suivi, dans sa hardiesse, les progrès de la liberté de penser, celle de son esprit fut toujours la même ; que la crainte de se compromettre lui fit commettre quelques fautes, mais ne suspendit jamais la guerre qu’il avait déclarée à la superstition. C’était son grand objet, celui vers lequel il dirigeait tous ses travaux, auquel il faisait servir le succès des ouvrages qui y paraissaient les plus étrangers. Souvent il paraît occupé d’une tragédie nouvelle, de la faire jouer, d’en assurer la réussite ; mais d’autres lettres apprennent que cette réussite lui semble nécessaire pour échapper à la persécution dont le menace un ouvrage utile qu’il va faire paraître.

On n’a pas imprimé toutes les lettres qu’on a pu recueillir ; on a supprimé celles qui, n’apprenant rien ni sur l’auteur ni sur ses ouvrages ; qui, ne renfermant aucun jugement sur les hommes, sur les affaires ou sur les livres, n’auraient pu avoir d’intérêt.

Nous serons contents, si les lecteurs trouvent que, de tous les hommes célèbres dont on a imprimé les lettres après leur mort, il est le premier qui n’ait pas ennuyé, et qui ait pu être lu pour le seul plaisir de lire.

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