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CONNAISSANCE DES BEAUTÉS, ETC.


comme nous n’avons aucune preuve qu’ils ne soient pas de lui, nous les plaçons dans cette édition.

Celui qui a pour titre Connaissance des beautés et des défauts de la poésie française, nous semble avoir été fait sous les yeux de M. de Voltaire par un de ses élèves. On v retrouve les mêmes principes de goût, les mêmes opinions que dans ses ouvrages sur la littérature. Il parut dans un temps où M. de Voltaire avait à combattre une cabale nombreuse, acharnée, formée pai- les hommes de lettres les plus célèbres, n’ayant d’autre appui que celui de quelques jeunes gens en qui l’enthousiasme pour son génie l’emportait sur la jalousie, ou qu’il s’était attachés par des bienfaits. On voit, par ses lettres, qu’il leur donnait quelquefois le plan et les principales idées des ouvrages qu’il désirait opposer à ses ennemis.

Le Panégyrique de saint Louis a passé pour être de M. de Voltaire dans le temps où il fut prononcé. Les traits heureux répandus dans cet ouvrage, l’esprit philosophique qui y règne, et qui était alors inconnu dans la chaire ; le style, qui est à la fois simple et noble, mais éloigné de ce style oratoire si propre à cacher sous la pompe des mots le vide des idées : tout cela nous porte à croire que cette opinion n’était pas destituée de fondement. On prétend que le prédicateur avait consulté M. de Voltaire sur un panégyrique qu’il avait fait lui-même : dans un moment d’humeur contre le mauvais style de ce sermon, M. de Voltaire le jeta au feu. Cependant