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REMARQUES SUR LES PENSÉES DE M. PASCAL


de mettre quelque amour-propre à ne les pas croire.

Le dernier des écrits contenus dans cette collection est intitulé Histoire véritable de l'établissement du christianisme : il n’a jamais été publié ; une partie seulement était imprimée à la mort de l’auteur. Le reste s’est trouvé dans les papiers écrits de sa main ; l’on peut regarder cette histoire comme son dernier ouvrage, et les maximes qui le terminent, comme ses derniers sentiments et ses derniers vœux pour le bonheur de l’humanité.

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REMARQUES
SUR LES PENSÉES DE M. PASCAL. 1736.


Lorsque ces remarques parurent, tous les hommes médiocres qui existaient alors dans la littérature furent indignés de l’audace d’un grand poète, qui, après avoir fait Alzire et la Henriade, osait examiner les opinions d’un des savants les plus illustres d’un siècle dont les grands hommes, morts depuis longtemps, n’excitaient plus la jalousie de personne : et comme M. de Voltaire avait de plus le tort d’avoir raison presque toujours, bien des gens ne lui ont point encore pardonné.

Pascal est, dans ses Pensées, comme dans ses Lettres provinciales, un écrivain du premier ordre ; mais il ne fut un homme de génie que dans ses ouvrages de mathématiques et de physique, dont il avait la bonté de faire peu de cas : par soumission