Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 4.djvu/301

Cette page n’a pas encore été corrigée
287
PHILOSOPHIE GÉNÉRALE.

La manière de concilier la simplicité de l’âme, qui paraît prouvée par le sentiment du moi avec cette foule de phénomènes qui semblent annoncer qu’elle est en quelque sorte une espèce de résultat de l’organisation, et surtout avec ces expériences sur les animaux, qui montrent qu’un être coupé en deux, en trois, forme autant d’êtres vivants séparés, à chacun desquels appartient, dès cet instant, un moi distinct du moi général qui semblait appartenir à la réunion de toutes ces parties ;

Les questions relatives à la liberté, à la nature de nos opérations, questions qu’une analyse plus exacte de nos idées peut résoudre, en nous apprenant, non à tout expliquer, mais à bien nous entendre et à distinguer ce qu’il nous reste à chercher, ou ce qu’il faut se résoudre à ignorer ;

L’examen de la question si importante de la perfectibilité indéfinie de l’esprit humain, envisagée non-seulement comme la suite de la perfection des méthodes, de l’étendue toujours croissante de la masse des vérités connues, mais comme une perfectibilité vraiment physique ;

Les questions enfin qu’on peut se proposer sur la permanence des âmes, sur la fin qu’on croit apercevoir dans l’univers ; l’examen de l’espèce de probabilité qu’on peut acquérir sur ces questions, dont la solution directe nous échappe, et des moyens de parvenir à ce degré de probabilité ou d’en approcher :

Tous ces objets, et bien d’autres encore, offrent aux métaphysiciens de grandes recherches à faire ;