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PHILOSOPHIE DE NEWTON.


à la chute du cartésianisme dans les écoles, en rendant populaires les vérités nouvelles qui avaient détruit les erreurs de Descartes : et quand l’auteur d'Alzire daignait faire un livre élémentaire de physique, il avait droit à la reconnaissance de son pays, qu’il éclairait, à celle des savants, qui ne devaient voir dans cet ouvrage qu’un hommage rendu aux sciences et à leur utilité par le premier homme de la littérature.

La réponse à quelques objections faites contre l’ouvrage précédent, prouve combien alors la philosophie de Newton était peu connue, et par conséquent combien l’entreprise de M. de Voltaire était utile. Nous remarquerons que, dans la vieillesse de M. de Voltaire, et après sa mort, on a répété les mêmes objections ; tant il est vrai qu’il n’avait plus alors pour ennemis que des hommes bien au-dessous de leur siècle !

La Dissertation sur la nature et la propagation du feu, concourut pour le prix de l'Académie des sciences en 1740.

Trois pièces furent couronnées : l’une était de M. Léonard Euler, célèbre dès lors comme l’un des plus grands géomètres de l’Europe, il établit que le feu est un fluide très-élastique contenu dans les corps. Le mouvement ou l’action de ce fluide rompt les obstacles qui, dans les corps, s’opposent à son explosion, et ils brûlent. Si ce mouvement ne fait qu’agiter les parties de ces corps, sans développer le feu qu’ils contiennent, ces corps s’échauffent, mais ils ne brûlent pas.