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PHILOSOPHIE DE NEWTON.

bles, et fut persécuté par des théologiens ignorants, et par les jésuites, qui ne lui pardonnaient pas d’être un meilleur astronome que les professeurs du grand Jésus ; Huyghens, enfin, à qui l’on doit la théorie des forces centrales, qui conduisit à la méthode de calculer le mouvement dans les courbes ; la découverte des centres d’oscillation, la théorie de l'art de mesurer le temps, la découverte de l’anneau de Saturne, et celle des lois du choc des corps. Il fut l’homme de son siècle qui, par la force et le genre de son génie, approcha le plus près de Newton, dont il a été le précurseur.

M. de Voltaire rend ici justice à tous ces hommes illustres ; il respecte le génie de Descartes et de Leibnitz, le bien que Descartes a fait aux hommes, le service qu’il a rendu en délivrant l'esprit humain du joug de l’autorité, comme Newton et Locke le guérirent de la manie des systèmes ; mais il se permit d’attaquer Descartes et Leibnitz, et il y avait du courage, dans un temps où la France était cartésienne, où les idées de Leibnitz léguaient en Allemagne et dans le Nord.

On doit regarder cet ouvrage comme un exposé des principales découvertes de Newton, très-clair et très-suffisant pour ceux qui ne veulent pas suivre des démonstrations et des détails d’expériences.

Lorsqu’il parut, il était utile aux savants mêmes ; il n’existait encore nulle part un tableau aussi précis de ces découvertes importantes : la plupart des physiciens les combattaient sans les connaître. M. de Voltaire a contribué, peut-être plus que personne,