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PHILOSOPHIE DE NEWTON.


approfondi les sciences plaçaient Malebranche presque sur la même ligne.

Descartes fut un très-grand géomètre. L’idée si heureuse et si vaste d’appliquer aux questions géométriques l’analyse générale des quantités, changea la face des mathématiques ; et cette gloire, il ne la partagea avec aucun des géomètres de son temps, qui cependant fut très-fécond en hommes doués d’un grand génie pour les mathématiques, tels que Cavalieri, Pascal, Fermat et Wallis.

Quand même Descartes devrait à Snellius la connaissance de la loi fondamentale de la dioptrique, ce qui n’est rien moins que prouvé, cette découverte était restée absolument stérile entre les mains de Snellius ; et Descartes en lira la théorie des lunettes : on lui doit celle des miroirs et des verres dont les surfaces seraient formées par des arcs de sections coniques. Il découvrit, indépendamment de Galilée, les lois générales du mouvement, et les développa mieux que lui : il se trompa sur celles du choc des corps ; mais il a imaginé le premier de les chercher, et il a montré quels principes on devait employer dans cette recherche. On lui doit surtout d’avoir banni de la physique tout ce qui ne pouvait se ramener à des causes mécaniques ou calculables, et de la philosophie l’usage de l’autorité.

Newton a l’honneur unique, jusqu’ici, d’avoir découvert une des lois générales de la nature ; et quoique les recherches de Galilée sur le mouvement uniformément accéléré, celles d’Huyghens sur les forces centrales dans le cercle, et surtout la théorie