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LA PUCELLE D’ORLÉANS.


toutes les autres. Ce poëme fut réimprimé, en 1774. dans l’édition in-4o, avec quelques changements et des additions assez considérables. C’est d’après cette dernière édition, revue et corrigée encore sur d’anciens manuscrits, que nous donnons ici la Pucelle.

Plusieurs entrepreneurs de librairie, en imprimant ce poëme, ont eu soin de rassembler- les variantes ; ce qui nous a obligés de prendre le même parti dans cette édition. Cependant, comme parmi ces variantes il en est quelques-unes qu’il est impossible de regretter, qui ne peuvent appartenir à M. de Voltaire, et qui ont été ajoutées par les. éditeurs pour remplir les lacunes des morceaux que l’auteur n’avait pas achevés, nous avons cru pouvoir les supprimer, du moins en partie.

L’impossibilité d’anéantir ce qui a été imprimé tant de fois, et la nécessité de prouver aux lecteurs les interpolations des premiers éditeurs, sont les seuls motifs qui nous aient engagés à consacrer un certain nombre de ces variantes.

Il nous reste maintenant à défendre la Pucelle contre les hommes graves qui pardonnent beaucoup moins à M. de Voltaire d’avoir ri aux dépens de Jeanne d’Arc, qu’à Jean Cauchon, évêque de Beauvais, de l’avoir fait brûler vive.

Il nous paraît qu’il n’y a que deux espèces d’ouvrages qui puissent nuire aux mœurs : 1° ceux où l’on établirait que les hommes peuvent se permettre, sans scrupule et sans honte, les crimes relatifs aux mœurs, tels que le viol, le rapt, l’adultère, la séduction, ou des actions honteuses et dégoûtantes qui,