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LE BARON D'OTRANTE.

On a trouvé, dans les portefeuilles de M. de Voltaire, cette même pièce en un acte : elle ne diffère de celle-ci que par la suppression de quelques scènes et quelques changements dans la disposition de la pièce. Il a paru inutile de la joindre à cette collection.

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LE BARON DOTRANTE.


Cette petite pièce fut faite pour M. Grétry, qui, à son retour d’Italie, avait passé six mois à Genève, d’où il se rendait fréquemment à Ferney. M. de Voltaire et madame Denis, sur quelques essais de musique qu’il leur fit entendre, conçurent une si grande espérance de ses talents, qu’ils le pressèrent vivement d’aller les exercer à Paris, et pour l’y déterminer d’autant mieux, M. de Voltaire s’offrit de travailler dans un genre nouveau, dont il n’osait cependant espérer, disait-il, d’atteindre la sublimité. Il donna, en effet, le Baron d'Otrante à M. Grétry, qui vint le présenter aux comédiens italiens, comme l’ouvrage d’un jeune homme de province. Les comédiens refusèrent le pièce, en avouant cependant que l’auteur n’était pas sans talent, et qu’il promettait beaucoup. Ils engagèrent même M. Grétry à mander au jeune homme que, s’il voulait venir à Paris, on pourrait lui indiquer quelques changements nécessaires pour faire admettre et représenter sa pièce ; et qu’avec de la docilité et un peu d’étude de leur théâtre, il pourrait lui devenir utile par ses travaux, et se rendre digne d’y être attaché ; leur défiance venait princi-