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LA FEMME QUI A RAISON.


les traits ne sont pas terminés, les nuances ne sont pas marquées. Cet ouvrage est précieux, parce qu’il montre la manière dont travaillait M. de Voltaire, et qu’il sert à expliquer comment il a pu joindre une fécondité si prodigieuse avec tant de perfection. On voit qu’il retravaillait longtemps ses ouvrages, mais sans jamais s’arrêter sur les détails, sans suspendre la marche, attendant le moment de l’inspiration ; sachant qu’on n’y supplée point par des efforts ; profitant des instants où son génie avait toutes ses forces pour faire de grandes choses, et ne perdant pas ce temps précieux à corriger un vers, à prévenir une objection ; revenant ensuite sur ces objets, dans des instants moins heureux et plus tranquilles.

Le jour de la première représentation de cette pièce, M. Brisard prononça un discours où l’on a reconnu la manière d’un philosophe illustre, qu’une amitié tendre et constante unissait à M. de Voltaire, et qui a longtemps fait cause commune avec lui contre les ennemis de l’humanité. La Grèce a cultivé à la fois tous les arts et toutes les sciences ; mais la première représentation de l'Œdipe à Colone ne fut point annoncée par un discours de Platon.

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LA FEMME QUI A RAISON.


Cette petite comédie est un impromptu de société où plusieurs personnes mirent la main. Elle fit partie d’une fête qu’on donna au roi Stanislas, duc de Lorraine, en 1749.